12.1.07

Paul Éluard

VI


I

A quoi tu penses
Je pense au premier baiser que je te donnerai.

II

Baisers semblables aux paroles du rêveur
Vous êtes au service des forces inventées.

III

Aux rues de petites amours
Les murs finissent en nuit noire
J'aime
Et mes rideaux sont blancs.

IV

Sans éclat et douce à son nid
Elle apparaît dans un sourire.

V

Le 21 du mois de juin de 1906
A midi
Tu m'as donné la vie.

VI

J'ai dit facile et ce qui est facile
C'est la fidelité.

VII

Il faut la voir au dur soleil grevé de roches inaccessibles
Il faut la voir en pleine nuit
Il faut la voir quand elle est seule.


Paul Éluard - Une longue refléxion amoureuse

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